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Du 20 janvier au 11 mars 2023

La galerie Art’Gentiers est heureuse de présenter leur première exposition de l’année 2023 : Un ciel dans une fleur sauvage1, mettant en lumière des artistes dont l’approche poétique offre un regard neuf sur notre monde et invite à l’émerveillement.

 

L’exposition s’articule autour de deux séries d’œuvres de Nicolas Claris et Romain Claris : Un peu de rouge pourtant et On the rocks.

 

Le titre de l’exposition est une référence directe aux premiers vers du poème Augures d’Innocences de William Blake. «Voir le monde dans un grain de sable et un ciel dans une fleur sauvage.» L’infini du ciel et les émotions qu’il suscite tiennent ici dans le fragile espace d’une fleur.

 

Deux générations travaillent en écho. Chacun traduit, avec son langage propre, une situation initiale partagée. Ainsi, chaque série exposée présente une vidéo (Romain Claris) et une sélection de photographies (Nicolas Claris) qui se répondent de façon complémentaire.

L’exposition s’ouvre sur On the rocks, une série d’œuvres qui s’enracine dans une phrase, une traduction de données astronomiques collectées par la NASA autour d’un trou noir qu’une équipe d’astrophysiciens et de musiciens a rendu audible à l’oreille humaine. C’est ce son, grave comme une « substance de la profondeur »2 qui nous saisit lorsqu’on entre et que les photographies, comme un écho visuel, capturent dans la glace.

 

La seconde salle présente Un peu de rouge pourtant, une vidéo et des photographies qui s’ancrent dans la poésie même en donnant corps à un haiku dont elles embrassent le titre, le thème et la délicatesse. 

 

Ainsi, les deux séries d’œuvres présentées peuvent être considérées comme des haikus visuels, ces poèmes d’origine japonaise d’une extrême concision formelle, célébrant l’évanescence, la beauté des choses et les émotions qu’elles suscitent. Comme la photographie et la vidéo, le haïku est une sorte d’instantané : un monde enfermé dans une phrase condensée à son maximum.

 

« Une stalactite renfermant les étoiles » énonce le haikiste Takaha Shugyô, et le glaçon devient paysage en cristallisant le vide interstellaire dans sa propre matière.

 

Dans Un peu de rouge pourtant, la pivoine de Nicolas Claris et Romain Claris déborde « d’espace intérieur. »3 Elle vibre, prête à éclore et à libérer tout un monde intime qu’elle contenait jusque-là clos derrière son visage aux pétales blancs et aux lèvres rouges.