Armada

2014 - 2021

Olivier Lounissi

126 × 29.7 cm
2 400 €




Dessin, crayon de couleur sur papier
Œuvres uniques

Datées, signées

Possibilité d'acquérir une seule pièce

800 € / chaque



Olivier Lounissi s’est donné une seule règle, La règle de trois. 

Triptyques, trinités, trilogies, rythmes ternaires, décomptes ou jeux d’enfants, quelques formes que prennent les séries d’œuvres présentées, elles viennent malmener nos repères et nos symboles collectifs. Fidèle à ses thèmes de prédilection : les contradictions, les oppositions et la vision palimpseste d’un même sujet, Lounissi multiplie les couches de lectures comme autant de réflexions sur la fragilité de nos constructions mentales et physiques. 

La série Armada (2014) convoque un objet de notre quotidien : le billet de banque. Cependant, l’artiste nous piège une fois de plus en détournant le sens. Le billet est faux, c’est un fac-similé dessiné et plié en deux dimensions. Pas d’erreur possible donc : c’est le symbole et son détournement que nous regardons et l’artiste questionne la nature même du morceau de papier dans lequel l’humanité infuse une valeur et un pouvoir. 

La forme même du bateau plié n’est pas anodine ; souvenir de notre enfance, c’est sur cet aspect que l’artiste nous piège, à coup sûr. Dans une logique de plongeon dans l’image, la deuxième lecture (il y en a trois, évidemment) amène à considérer la figure représentée sur le billet-même. L’homme politique qui est choisi pour figurer sur nos billets de banques, représentant le « meilleur » de notre humanité, est vidé de son sérieux et de son pouvoir comme le billet sur lequel il apparaît. L’artiste joue ainsi d’un seul mouvement d’origami avec l’objet, l’image, le symbole et la forme classique du portrait en peinture. 

Le troisième niveau de lecture continue de d’étayer cette réflexion. Les billets sont dessinés sur des surfaces qui miroitent fidèlement leurs silhouettes. Si nous avions un doute sur la remise en question en cascade que cette œuvre appelle, le reflet dans le miroir la confirme. Le billet de banque ainsi que la figure politique qui le décore se regardent tel Narcisse dans le lac en questionnant une nouvelle notion : la vanité. Tant celle d’une humanité capitaliste que celle des hommes symboles qui en sont le visage. 

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